La tactik collective

" Y'a pas d'arrangement et Y'a pas de grimace
Juste le lendemain se regarder dans une glace
Faut le dire, on a fait ça pour faire la fête
Et se dire : cette folie on l'a faite... au fait!
Y'a pas d'arrangement »

Zebda, de vitécri à Tactikollectif

Un groupe de musique, Zebda, du succès, un tube, des concerts... Classique. Plus original : les membres du groupe Ont co-fondé un collectif, Tactikollectif, riche d'une trentaine de membres, présent sur le front de la lutte sociale et antifasciste. L'histoire commence Longtemps auparavant : avant Tactikollectif, et avant Zebda, il y a une association, Vitécri, créée au début des années 80. 1982. Parce qu'elle n'est pas d'accord avec le projet de l'institution, Maïté Débats, une éducatrice du Club de Prévention des quartiers Nord de Toulouse, démissionne. Avec le soutien de quelques copains, elle crée l'association Vitécri, " parce qu'il fallait trouver un nom vite écrit ". Cela tombe bien, il va être beaucoup question à Vitécri de VIdéo, de Théâtre et d'Ecriture. Il s'agit de reconnaître aux jeunes du quartier un droit à la parole à travers des pratiques culturelles afin de faciliter l'insertion sociale. La vidéo devient prépondérante : après « Autant en Emporte la Gloire », réalisé dans le cadre du club de Prévention, un second film est mis en chantier : « Prends tes cliques et t'es classe » montre un jeune de la campagne venu habiter la cité obligé de prendre des cours chez un prof de frime pour tenir son rang. Sont déjà présents, Magyd, Mouss et Hakim de Zebda mais aussi Mounir, Rachid, Tayeb, Salah et bien d'autres jeunes du quartier. Le film est très remarqué dans le bouillonnement des activités socio-éducatives des années 8o. Vitécri bénéficie de subventions suffisantes pour créer deux postes de permanents. Magyd en est un. L'association multiplie les activités de proximité : soutien scolaire, ateliers vidéo avec des élèves du collège, quelques sorties et camps et toujours, pour le groupe, cinéma et écriture. Les filles montent un atelier de couture, confectionnent le look beur, organisent des défilés de mode. Certaines en feront leur métier.
1983-1986 : c'est l'époque des premières marchesdes Beurs. Ils participent aux deux premières, pas àla troisième: souci de ne pas verser dans le communautarisme, « on est là, on est français, on n'a pas àle prouver », et méfiance face à la récupération dumouvement par S.O.S. Racisme. De Vitécri àTactikollectif, les noms changent mais le souci derester autonome demeureconstant. L'association s'étoffe avec notamment l'arrivée de Claude qui devient vice-président de l'association. Un troisième film est réalisé, « Salah, Malik,Beurs » : un groupe de rockcherche une salle où se produiredans la cité... Le groupe s'appelle Zebda Bird (zebda : beurre enarabe). Il a été créé pour lesbesoins du tournage. Devantl'absence de musiciens dans lacité, Magyd désormais chanteurdu groupe appelle en renfort des copains de lycée (Pascal, Joël).Zebda poursuit sa vie hors dufilm, donne des concerts et se sépare fin 1985.
Vers 1987, les fondateurs et principaux animateursde Vitécri s'en retirent pour poursuivre ailleursleurs aventures. Les membres de l'association laprennent en charge. En 1988 elle est mise en demi-sommeil. En 1988 encore, Zebda reprend avec assiduité ses activités musicales avec le renfort d'Hakim et Mouss, breakers fous de la cité, et du batteurVincent. En 1991, Rémi rejoint le groupe. Les musiciens participent à des festivals en banlieue parisienne et stéphanoise.
A suivre...